Architecture d’intérieur et Résilience

Lorsque je faisais mes études d’architecture nos professeurs nous faisait plancher sur les différentes fonctionnalités que pouvait avoir un bâtiment durant son existence. Construit pour être de l’habitat, il pouvait devenir bureau et redevenir habitat. J’ai choisi de ne faire que de l’architecture d’intérieur, de convertir et transformer les lieux. J’ai beaucoup aimé mes professeurs mais c’est surtout par goût et non par devoir que j’ai choisi cette voie. Architecture d’intérieur et Résilience ne sont pas encore des concepts que l’on voit souvent associés, et pourtant…

Chemin faisant le mot « résilience » est apparu dans notre vocabulaire quotidien et architecturale. Il va aujourd’hui de paire avec « changement climatique » et « réduction des énergies fossiles ». La question est de savoir comment ce concept de résilience peut toucher l’architecture d’intérieur. La simplicité est angle de réflexion, mais pas seulement…

un ou deux concepts ?

L’architecture d’intérieur peut jouer un rôle crucial dans la promotion de la résilience. Que ce soit dans des espaces domestiques, commerciaux ou institutionnels. La résilience architecturale et intérieure consiste à concevoir des environnements qui sont capables de résister aux chocs environnementaux. Mais aussi de s’adapter aux changements et de favoriser le bien-être, même dans des conditions adverses. Voici quelques points qui à mon sens touchent à la fois l’architecture d’intérieur et la résilience :

• Utilisation de matériaux durables : Le choix de matériaux de construction durables et résistants peut contribuer à prolonger la durée de vie des espaces intérieurs. Il peut contribuer à réduire les coûts de maintenance, augmenter la mise en oeuvre de matériaux naturels.

• Flexibilité de l’aménagement : l’architecture d’intérieur se doit de concevoir des espaces intérieurs flexibles. Cela permet aux occupants d’adapter un espace à différentes situations. Les espaces modulables et adaptables peuvent répondre aux besoins changeants. Que ce soit pour le télétravail, l’apprentissage en ligne ou d’autres évolutions. La crise du Covid 19 a fait augmenter la demande de création d’espace de travail à la maison.

• Efficacité énergétique : L’efficacité énergétique dans la conception des intérieurs peut contribuer à la résilience. Elle peut réduire la dépendance aux ressources énergétiques, en réduisant les coûts d’exploitation et en minimisant l’impact environnemental.

• Conception biophilique : En intégrant la nature dans les espaces intérieurs, on peut améliorer le bien-être des occupants, réduire le stress et augmenter la résilience. L’introduction de plantes, de lumière naturelle et de matériaux organiques contribuent aux bien être. Cette intégration n’est pas un concept récent mais il influe sur la connexion entre l’homme et la nature.

• Sécurité : La sécurité est un élément essentiel de la résilience. La conception intérieure peut inclure des dispositifs de sécurité tels que des systèmes de détection d’incendie, des systèmes de sécurité, des sorties de secours clairement signalées, etc… Cela pose la question de la domotique comme un élément de résilience, mais quid de la production même de ces appareils ?

• Accessibilité universelle : Concevoir des espaces intérieurs qui sont accessibles à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite, contribue à la résilience en permettant à un large éventail d’occupants de bénéficier de l’espace.

• Économie circulaire : La conception d’intérieur peut intégrer des principes d’économie circulaire, tels que la réutilisation de matériaux, la rénovation au lieu de la démolition, et le recyclage, ce qui peut réduire le gaspillage et l’impact environnemental.

• Confort thermique et acoustique : Assurer un bon confort thermique et acoustique dans les espaces intérieurs peut contribuer au bien-être des occupants, favorisant ainsi leur résilience face aux contraintes environnementales.

Conclusion

En résumé, l’architecture d’intérieur peut jouer un rôle essentiel dans la promotion de la résilience en créant des environnements qui sont à la fois durables, flexibles, sûrs, confortables et adaptés aux besoins changeants des occupants. Cela permet de mieux faire face aux défis environnementaux, sociaux et économiques tout en améliorant la qualité de vie.

Il n’y a finalement pas de solutions idéales, adaptons nous, aux lieux, à l’humain, à l’environnement.